A propos du bombardement des Forges en 1917 (suite et fin)...

Publié le par adolphine

Voici, enfin, d'après le récit d'un officier basque*, comment l'algarade du 12 février 1917 fut présentée aux prisonniers du Camp de Crefeld, en Rhénanie.

Dans cette ville, les cloches sonnaient souvent, pour célébrer les victoires allemandes. Le drapeau était alors hissé sur la caserne du IIIème Hussards, où étaient internés les officiers prisonniers et une "Extra-Blatt", affichée à la Kommandantur, donnait les motifs de cette allégresse.

C'est ainsi que fut annoncée la canonade du Boucau et que Basques et Bayonnais lurent, consternés, la petite feuille imprimée qui, sous le titre : Bayonne en feu ! La population affolée se retire dans les montagnes ! racontait que deux sous-marins avaient pu pénétrer dans l'Adour, bombarder Bayonne et faire sauter les usines du Boucau, qui fabriquaient des canons, du matériel pour les chemins de fer, etc...

Pendant que l'un des sous-marins, remontant le fleuve, envoyait des obus sur Bayonne, l'autre resté à l'embouchure, assurait la retraite en même temps qu'il canonnait le Boucau.

Tous les deux s'étaient retirés sans être inquiétés et avaient gagné les eaux espagnoles avant même que soient parvenus à se rassembler les quelques soldats de la garnison.

Les Allemands savaient, du reste, que l'entrée du port n'était pas gardée.

L'effet produit sur nos compatriotes par cette nouvelle fut considérable, mais peu durable, car, dans les camps de preisonniers, on était très vite et très exactement renseigné sur ce qui se passait en France. (...)

Peut-on, pour terminer, identifier le sous-marin dont l'histoire se mêla pour quelques instants, le 12 février 1917, à l'histoire de Bayonne et qui relève ainsi de notre musée ?

Les recherches effectuées à ce sujet permettent de conclure avec vraisemblance que nous eûmes affaire à l'U-67.

Ce sous-marin fut commandé, depuis le 1er mai 1917, par le lieutenant de vaisseau Von Rosemberg Grusczynski. On considère comme probable que, le 12 février, cet officier exerçait déjà le même commandement.

Il est, en tout cas, certain que l'U-67 échappa à la destruction, mais ce fut pour être, à la paix, livré aux Anglais.


                                                                                   
W. BOISSEL


* M. le lieutenant Larrousset, du 49ème R.I. - le régiment de Bayonne - grièvement blessé et tombé entre les mains des Allemands à Vauclerc. M. le lieutenant Larrousset est aujourd'hui greffier du juge de paix d'Ustaritz.

Publié dans Témoignages

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