A propos du bombardement des Forges en 1917 (suite)...

Publié le par adolphine

Tels sont les faits vus de la terre. Comment ils ont été vus de la mer, c'est aux journaux espagnols qu'il faut maintenant le demander (Recherches effectuées à la Bibliothèque Nationale de Madrid, par M. Louis Chevallier, professeur au lycée Français de cette ville).

L'ABC donne, dans ses numéros des 13 et 14 février, les récits de pêcheurs appartenant au port de Fontarabie, témoins du bombardement.

D'après leurs relations, d'allure très véridique, le sous-marin, pendant son tir, se trouvait comme encadré par des embarcations espagnoles, les unes au sud, l'ayant dépassé, les autres au nord, n'étant pas encore arrivées à sa hauteur. Voici d'ailleurs, ces documents :

"St-Sébastien, 12 février, 10h du soir - D'après des renseignements particuliers de Fontarabie, de petits vapeurs de pêche qui rentraient au port, à la nuit tombante, aperçurent un sous-marin à la hauteur de Bayonne. A la vue du premier vapeur, qui portait pavillon espagnol, le sous-marin plongea et le laissa passer. Il en fit de même pour les deux qui suivaient, puis, quand ils eurent passé, il revint à la surface et tira six coups de canon sur le port de Bayonne où entraient, à ce moment, deux navires marchands. Les batteries de terre répondirent immédiatement à son feu.
Les pecheurs croient que deux des projectiles lancés par le sous-marin tombèrent dans le port de Bayonne et que les autres tombèrent dans la mer. Ils disent que le sous-marin mesurait environ 40 mètres".

"St Sébastien, 13 février, 8h matin - Le pêcheur José-Maria Zamora, appartenant à l'équipage du Goizeko Izarra, de la matricule de Fontarabie, raconte, ainsi qu'il suit le bombardement de Bayonne par un sous-marin allemand :

Il pouvait être cinq heures et demie de l'après-midi; nous rentrions au port, la pêche terminée, quand, nous trouvant à quatre milles du Boucau, nous remarquâmes, à fleur d'eau, à un mille en avant de nous, un sous-marin allemand, très long, peint en gris plombé. Le sous-marin fit un virage, enfila la côte et se mit à bombarder une usine; il tira six coups consécutifs, à six milles de la plage; les trois premiers furent courts, les trois autres tombèrent à terre. Le sous-marin s'approcha un peu plus du rivage et continua son feu, tirant en tout, dix-huit obus. Au bout d'un court instant, les batteries de terre tirèrent dix à douze coups de canon; quelques uns furent trop courts, puis le tir se rectifia et un obus dépassa le sous-marin qui, peu après, plongea. Un des projectiles envoyés de terre tomba à l'emplacement même où, quelques minutes auparavent, flottait le submersible"

(ABC du 14 février 1917 M. José Maria Zamora, aujourd'hui âgé de 52 ans, demeure à la Marina de Fontarabie, calle San Pedro n°5. Le 12 février, il était embarqué, comme second, à bord du Goïzeko Izarra, armé pour la pêche à la sardine. Interrogé à Fontarabie le 15 octobre 1925 par M. le Commandant de Marieu, le très actif et distingué Président de la Société des Sciences, Lettres, Arts et Etudes Régionales de Bayonne, il a bien voulu rappeler des souvenirs qui, dans leur ensemble, s'accordent avec le récit de l'ABC. Le procès verbal de cet entretien a été versé, avec d'autres documents intéressants relatifs au même sujet, aux archives du Musée Basque).

                                                                                       à suivre...

Publié dans Témoignages

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