A propos du bombardement des Forges en 1917 (suite)...

Publié le par adolphine

Menacé lui-même par nos projectiles, le sous-marin disparaît en plongée. Il se trouve en ce moment au N. 63° 0 de la Tour des Signaux et à 7.800 m. de celle-ci.

Les batteries de Côte de la Barre avaient, en effet, ouvert le feu sans retard et d'abord sans résultat puisque l'ennemi, armé d'une pièce de 105, était pour elles, au début, hors de portée.

Mais leurs obus arrivaient à une dizaine de mètres du sous-marin, entré dans la zone battue, quand celui-ci plongea.

Un dernier coup, comme on le verra plus loin, atteingnit l'emplacement exact où l'allemand venait de s'enfoncer.

Le sous-marin, du type U-46, avait tiré 13 obus; nos batteries en avaient tiré 14. Le feu, ouvert à 17h09, cessait à 17h20. Le combat avait donc duré onze minutes, consommé, en tout, vingt-sept projectiles et fait deux victimes (Jean Peytrain, du 144ème Régiment d'Infanterie, âgé de 43 ans et Jean-Auguste Dupouy, du 142ème Territorial. Ils décédèrent tous deux, des suites de leurs blessures à l'Hôpital militaire de Bayonne) sur les 2200 ouvriers que comptait, à ce moment, l'usine.

Ajoutons que l'attaque allemande ne produisit, au Boucau, qu'un faible effet de surprise : elle était annoncée comme probable, depuis une semaine, par notre Service de Renseignements.

A Bayonne, elle passa presque totalement inaperçue. Le Courrier, lui-même, n'en eut connaissance que le lendemain matin et ne put en parler avant le 14 février. A cette date il publia, après neuf lignes censurées, le "Communiqué" suivant du Ministère de la Marine :

"Le 12 février, à 17 heures, un sous-marin ennemi a émergé près de l'embouchure de l'Adour et a tiré sur la côte six coups de canon (Treize obus furent, en réalité, tirés, mais comme on l'a vu, le plus grand nombre tomba dans la mer ou sur le sable et quatre projectiles seulement atteignirent l'usine). Les pièces de la côte ont immédiatement ouvert le feu sur le bâtiment ennemi qui, dès les premiers coups tirés par nos artilleurs, a plongé rapidement. Cinq personnes ont été blessées, dont une grièvement. Les dégâts sont insignifiants. (Cet exposé a été établi d'après les communications de MM. le capitaine de frégate Goalard, commandant le front de mer en 1917; Charles Magnin, directeur des Forges de l'Adour; Amédée Larrieu, rédacteur en chef du Courrier de Bayonne en 1917; E. Fort, bibliothécaire de la ville, à la même époque.)


                                                                                 à suivre...

Publié dans Témoignages

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