Conférence sur les mouvements sociaux aux Forges de l'Adour de 1897 à 1936 (suite) ...

Publié le par adolphine

"Jusqu’en 1916 la situation paraît des plus calmes aux Forges de l’Adour. Du 20 au 22 mars 1916 éclate une grève, mais elle a les mêmes caractéristiques que les précédentes. 
29 aides au laminage du train fil, âgés de 13 à 17 ans demandent 0,5 F de plus par jour. Les revendications n'aboutissent pas et les ouvriers reprennent le travail. 

La propagande pacifiste commence à se développer à partir de juin 1916. 
Dès cette époque les ouvriers se disent partisans de l’arrestation immédiate des hostilités. Le journal " L’Union des Métaux " fait de la propagande pacifiste et révolutionnaire avec des titres tels que : " La Révolution Russe et le devoir socialiste ", " A Bas le Capitalisme, vive la révolution ", Au 1er mai à bas la guerre ", " Vive l’action internationale du prolétariat ". 
Les ouvriers des Forges de l’Adour ne font pas de manifestations mais font circuler les feuillets de main en main. 

En juillet 1917 au cours d’une importante réunion qui a lieu en présence du secrétaire de la CGT Joseph Désarménien, un cahier de revendication, portant essentiellement sur des augmentations de salaire est transmis à la direction. 
Les salaires journaliers varient de 5, 5 F pour les manœuvres et les femmes, à 15,75 F pour les lamineurs. Les ouvriers demandent 7 F par jour pour les plus basses catégories avec effet rétroactif du 1er avril. En décembre les revendications ne sont toujours pas satisfaites. Le 21 décembre, au cours d’une réunion la grève générale des 1800 ouvriers est votée pour le 24 si les revendications ne sont pas acceptées. Mais les revendications sont satisfaites le 23 et la grève n’a pas lieu. 

Personnel en 1918

Mobilisés

Civils français

Mineurs français

(- 18 ans)

Femmes

Etrangers

Total

790

524

218

77

Espagnols : 171

Portugais : 15

Grecs : 2

Italiens : 7

1813

  

En avril 1918, les ouvriers rédigent un cahier de revendications portant sur : 

Une prime de cherté de vie de 2 F par jour et 3 F par nuit, une prime de panier de 1F. Devant le silence patronal, la grève est votée pour le 16 mai. C’est une grève des bras croisés, car tous les ouvriers sont présents dans l’usine et le comité de grève a promis d’assurer la surveillance à condition que la police ne pénètre pas dans l’usine. Le Comité de grève explique d’ailleurs que la grève n’est pas dirigée contre la Défense Nationale mais contre un patronat intransigeant. Le Contrôle de la main d’œuvre a placardé un écrit ordonnant aux mobilisés de reprendre le travail le 21 mai s’ils veulent éviter les mesures de réintégration dans les dépôts. Les gendarmes communiquent au Préfet la liste des meneurs : 

Il s’agit de Joseph Désarménien classe 1912, service armé, Viro italien classe 81 service armé, Ortet classe 1910 service armé, Mayné classe 1909 service auxiliaire, Dufourcet conseiller municipal 55 ans, Perse classe 1908 service armé, Richard classe 1906 service armé. 

Le 21 mai, la grève est terminée les revendications étant satisfaites. Le comité de grève au cours d’un rassemblement le même jour à 18 heures au vélodrome informe les ouvriers. 
Au vélodrome la bannière rouge du syndicat est déployée et le délégué Gaye prend aussitôt la parole " Camarades c’est la victoire que je vous rapporte " il est suivit par Désarménien, Viro et Klein, un espagnol lit aussi une adresse de la fédération espagnole. 
Certains dirigeant (Desarménien) sont renvoyés au front (application de la loi Dalbiez ou pour sanctionner leur rôle ? 

La guerre de 14-18 marque un tournant important dans la conscience ouvrière des Forges de l’Adour. 
En 1917, le syndicat sort de sa léthargie, se fait plus combatif, le point d’orgue en est la grève générale de 1918 (en pleine guerre). 
Aux élections municipales de novembre 1919 les municipalités de Boucau et de Tarnos se donnent des représentants SFIO choisis parmi les ouvriers des Forges."

                                                                           à suivre...

 

Publié dans Conférences

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