Deux grandes grèves entrées dans l'histoire par André Moine (suite)...

Publié le par adolphine

Leçons d'une grande grève typique



Une autre grève est remarquable, celle de juin 1930.


La direction et les pouvoirs publics sont particulièrement intransigeants. Les deux cités sont mises en état de siège, investies par quelques 600 gardes mobiles. Les attroupements de plus de trois personnes sont interdits. Les condamnations de grévistes allèrent de un mois à une année de prison ferme.

Les maires communistes sont révoqués, les licenciements massifs à la fin de la grève qui n'aboutit à aucun résultat matériel. A cela les grévistes répondent par une très grande combativité et une mobilisation de masse : organisation de piquets de grèves, de manifestations populaires jusque dans l'agglomération bayonnaise; harcèlement des forces de l'ordre; développement de la solidarité. La CGT envoie sur place Ambroise Croizat, Raymond Sémat, l'Humanité, Jean Raveau.

Bien préparée, la grève est déclenchée brutalement : des militants actionnent la sirène, coupent le courant de la centrale électrique, et, de ce fait, des machines sont détériorées; la sécurité abandomnée, les chantiers occupés.
Dès lors, on ne discute plus : "Si la direction veut la reprise du travail "ils" n'ont qu'à venir nous trouver". En un premier temps le syndicat refuse la médiation de l'inspecteur du travail, interdit aux grévistes d'aller chercher leur paye, puis, devant les difficultés grandissantes, on coupe le téléphone avec Bayonne; on détruit des pylônes électriques, on tire des coups de revolver d'intimidation contre la maison d'un ingénieur...


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Il semble que l'on soit à une charnière du mouvement ouvrier où s'articulent les mouvements de masse et les actions individuelles de type anarcho-syndicaliste...


                                                                                
à suivre...


Publié dans Conférences

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