Le quartier des Forges s'embrase (suite) ...

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Article du Courrier de Bayonne : le 19 mai 1892


Cette nuit la population du Boucau a été mise sur pied par un incendie qui venait de se déclarer à 1 heure et demie du matin, dans le hangar de la maison Cadillon, route des usines, et qui s'est en peu d'instants propagé à la maison d'habitation.
C'est un malheureux ménage espagnol, dont le chef travaille aux usines, qui a donné l'alarme.
Le propriétaire de l'immeuble a montré un dévouement absolu; oubliant ses intérêts personnels, il s'est attaché au sauvetage de ses locataires.
Des enfants se trouvaient dans une chambre du rez de chaussée, il les a arrachés aux flammes.
Les flammes ont roussi ses cheveux, et brûlé sa figure, en sautant par la fenêtre, il s'est fait une entorse au pied, mais personne n'est resté sous les décombres de l'immeuble comme on le prétendait au début.

Malgré le secours de la pompe des Forges, car le Boucau n'en a pas, le feu a gagné la maison de M. Bourgeois, coiffeur et cafetier.
Les deux immeubles ont été complètement détruits.
Les pertes sont évaluées à 7000 fr pour la maison Cadillon et à 10000 fr pour la maison Bourgeois.
Les causes de l'incendie sont inconnues.
La rumeur publique l'attribue à l'imprudence de déchargeur du port, Rozier, qui, s'étant attardé dans une auberge du Boucau, serait allé se coucher dans l'atelier de l'entrepreneur Cadillon.
Une enquête est ouverte à ce sujet par la gendarmerie. On constate cependant sa présence rue Tombeloli, à Bayonne, à 1 heure du matin.
Reste à savoir, si après avoir vainement demandé le gîte qui lui était refusé à cause de son état d'ébriété, il s'est réfugié dans l'atelier ou s'il a suivi son chemin sur Bayonne.
Les deux immeubles sont à ce qu'on assure, assurés.


                                                                                      à suivre ...

Publié dans Faits-divers

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