Quand le journal "Le Courrier de Bayonne" et Monsieur Magnin, directeur des Forges de l'Adour ont une vision différente des évènements...

Publié le par adolphine

Entre le journal "Le Courrier de Bayonne" et la direction des Forges de l'Adour, la vie n'a pas toujurs été un long fleuve tranquille en atteste cet article du journal relatant un accident aux Forges et le courrier réponse de Monsieur Magnin...

 

 

Article du Courrier de Bayonne le 11 juillet 1884 : "Accident aux Forges"

Un accident qui aurait pu avoir des conséquences bien plus terribles, s'est produit hier matin aux Forges du Boucau.

L'une des chaudières qui donne la force motrice nécessaire aux laminoirs, a éclaté par la suite d'un coup de feu.

L'explosion a été effrayante; la machine horizontale qu'elle actionnait a été pulvérisée; le capuchon de la machine a été projeté à plus de 150 mètres et une vingtaine d'ouvriers ont été plus ou moins sérieusement contusionnés ou brûlés.

Le plus gravement atteint est le chauffeur, nommé Etienne Soret, appartenant au département de la Nièvre; il a eu la jambe brisée au dessus de la cheville.

Un des plus sérieusement atteint après le chaufeur, cause et victime de l'accident est un nommé Paillaugue.

Les autres n'inspirent plus d'inquiétude. Si l'explosion s'était produite plus tard, les conséquences en eussent été épouvantables; des colonnes de forte dimension ont été renversées et la toiture n'existe pour ainsi dire plus.

On évalue les dégâts à plus de 60 000 francs. L'accident est attribué à un oubli du chauffeur qui n'a pas alimenté d'eau la chudière comme elle devait l'être.

Dès que ce fatal évènement a été connu, MM les docteurs Moynac et Tucoulat se sont transportés sur les lieux pour prodiguer leurs soins aux victimes.

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La réponse de Monsieur Magnin, directeur de l'usine dans un courrier adressé à Monsieur le Rédacteur du Courrier de Bayonne, écrite le 12 juillet 1884 et parue dans la presse le 13 juillet 1884.

Monsieur le Rédacteur,

Je relève dans votre numéro du 11 juillet sur l'explosion du Boucau quelques inexactitudes; veuillez me permettre de vous signaler : aucune machine n'a été endommagée par l'explosion d'une des chaudières horizontales, toutes sont en état de marche.

Les colonnes supportant les toitures sont intactes, et le toitures elles-mêmes n'ont éprouvé que des bris de tuiles déjà remplacées.

Le nombre des blessés est de 5, au lieu de 20, sur lesquels 4 ont des contusions légères et pourront reprendre le travail dans le courant de la semaine prochaine.

L'alimenteur seul a une fracture de la jambe dont la guérison entraînera un chômage de 40 jours environ.

Les dégâts matériels consistent dans la mise hors service d'une chaudière de 100 chevaux vapeur, qui a éclaté et qui a entraîné la rupture d'une partie des canalisations de vapeur et de gaz.

Les hauts fourneaux seront remis en marche dans la journée.

Je vous serai reconnaissant de vouloir bien rectifier votre article sur notre accident en ce qui a trait au nombre des blessés.

Magnin.

 

J'attends votre avis sur cet épisode !!!

Publié dans Histoire

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